Vu que j'avais adoré Jack Of Hearts (and other parts) du même auteur, je savais déjà que Camp allait rejoindre ma PAL depuis longtemps. J'ai précommandé mon exemplaire l'automne dernier mais grâce à Penguin Random House UK et Netgalley, j'ai pu le lire en avance. Je les remercie donc pour l'exemplaire numérique gratuit qu'ils m'ont envoyé en échange d'un avis honnête. Standing ovation et des arcs-en-ciel pour tout le monde, j'ai adoré. Le gros point fort du roman, c'est sa galerie de personnages. Mes préférés, ce sont les deux amis de Randy. George est un amour et Ashleigh? Si je l'avais connue au lycée, j'aurais trouvé que c'était la fille la plus cool du monde. Je l'adore. L. C. Rosen est vraiment bon pour écrire non seulement un personnage principal qui sort du lot, mais aussi des personnages secondaires avec juste ce qu'il faut d'attitude pour ne pas lui voler la vedette sans se fondre dans le décor. C'est un talent qui fait vraiment vivre le roman, parce que si on regarde le synopsis, ça reste un trope relativement classique. Mais les personnages et les thèmes abordés en font quelque chose de neuf et de coloré. Étant proche de la trentaine (30 ans demain, youhou...), rien que la lecture du synopsis me laissait envisager le carnage. Randy, mon chou, ce n'est JAMAIS une bonne idée de vouloir changer pour plaire à quelqu'un d'autre que soi-même. Mais même en sachant ça, je me suis surprise à espérer pour lui parce que j'ai eu 16 ans, moi aussi. Et quand on a 16 ans et le béguin pour quelqu'un, on fait des choix qu'avec le recul, on trouve plutôt stupides. De ce fait, lire Camp a occasionné un tiraillement entre mon expérience d'adulte et mon souvenir d'adolescente. Je trouve que ça fait partie de l'expérience de lire des romans pour ados, justement. Se rappeler qu'on a été jeune et con, nous aussi. Toujours est-il que ce dédoublement m'a apporté une dose de nostalgie inattendue et la tolérance de soutenir une entreprise qui était pour moi vouée à l'échec. Mais si j'ai vraiment commencé à espérer, c'est grâce aux allusions de Hudson. J'ai fini par flairer assez vite la responsabilité de la vision de son père dans son attitude et j'ai pu entrevoir ce que le plan de Randy pouvait accomplir pour lui. Il ne s'agissait plus uniquement de changer pour Hudson, mais de l'aider à affronter ses propres préjugés pour qu'il se sente vraiment libre en colo. J'ai trouvé que ça apportait une profondeur inattendue mais bienvenue à cette romcom mignonne et légère, tout en abordant la masculinité toxique et l'homophobie que certains homosexuels ont fini par intérioriser par peur du rejet de proches hétéros, des sujets que je n'ai pas eu souvent l'occasion de croiser dans mes lectures. Camp n'en est donc que plus important, et meilleur du fait que la trame un peu cliché dont il s'inspire est savamment étoffée. Et je rajoute un point bonus pour l'orientation très sex positive de Camp, parce que les ados ont des relations sexuelles, et que ça ne devrait pas être un tel tabou dans les romans YA. C'est important que les ados qui lisent ces romans sachent que le sexe n'est ni sale ni honteux, et que tant que tout le monde est consentant (au sens large, donc ça inclut d'être en âge, en état et en position de consentir) et se protège, il n'y a rien de mal à ça. En particulier dans la communauté LGBTQ+, qui est toujours (à tort, bien sûr) vue comme déviante. Spoilers! Même si je m'y attendais, ça m'a quand même fait très mal de voir Hudson rejeter Randy quand il a appris la vérité. En revanche, la réaction de Randy m'a remplie de joie. Il est vraiment un exemple pour les adolescents dans le sens où il refuse de s'excuser pour qui il est ou de laisser quelqu'un d'autre, même le garçon pour qui il craque depuis des années, le rabaisser. Il défend aussi ses amis, il sait les motiver et les amène à la victoire parce qu'il sait de quoi ils sont capables. La force de cette amitié m'a énormément plu, ainsi que la confiance de Randy. J'aurais aimé avoir un quart de cette confiance quand j'avais son âge. Un autre point qui fait mouche, en ce qui me concerne, c'est que les adultes ne sont pas complètement absents du roman, mais n'empiètent pas sur le territoire des ados. Ils ont l'expérience et sont de très bons conseils lorsqu'ils sont consultés, mais laissent les adolescents faire à peu près ce qu'ils veulent jusqu'à ce qu'ils aient besoin d'eux, et n'interviennent qu'à ce moment-là. Le parfait milieu entre la présence étouffante et l'absence totale improbable. Enfin, je ne sais pas quoi penser de la fin concernant Ashleigh. J'ai peur qu'elle ne retombe dans son béguin pour Janice, qui n'a que peu de chances d'aboutir sur autre chose qu'un cœur brisé. Concernant Randy/Hudson et George/Brad, par contre, je suis ravie. Après tout, est-ce que ce serait vraiment une romcom sans un happy ending qui nous met le sourire aux lèvres et des coeurs plein les yeux? *dreamy sigh* Donc voilà, je suis fan. Camp est plus qu'à la hauteur des attentes que j'avais et j'espère recevoir mon exemplaire le plus vite possible pour pouvoir le relire. Ma note 9.5/10, j'ai adoré. C'est une super romcom, pleine de vie et d'humour, et qui n'oublie pas de mettre des débats importants en lumière. L. C. Rosen est définitivement un auteur à suivre.
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