Depuis le temps que j'ai envie de découvrir les romans de Juno Dawson sans savoir par où commencer, je suis contente d'avoir finalement pu me décider grâce à la sortir de Clean, dont la couverture dorée attire l’œil tout de suite. Je n'ai pas été approuvée pour l'ARC, dommage, mais il sortait peu de temps après que j'en ai entendu parler, donc je n'ai pas eu à attendre très longtemps. Pour mon premier Dawson, je suis conquise. J'ai trouvé Clean dur mais tellement juste, et surtout tellement utile. C'est une plongée sans concession dans le monde de l'addiction et bon courage pour en sortir indemne. La description de la désintox' de Lexi est particulièrement graphique, je suis vraiment impressionnée par la précision de Dawson. Et je dois mettre des TW à la pelle: addiction, consommation de drogue, overdose, troubles alimentaires, auto mutilation, langage, évocation de sexe au consentement douteux et/ou sous influence, ... Il n'y a RIEN de glamour dans Clean, vous êtes prévenus. Le roman est découpé en dix sections, dix étapes sur le chemin du rétablissement. Ces étapes sont expliquées par le Dr Goldstein: elles sont adaptées du programme en 12 étapes des Alcooliques Anonymes, en prenant soin de retirer les mentions de Dieu qui sont dans les 12 étapes originelles. J'ai envie de dire que je les trouve très pertinentes, même si je n'ai jamais eu de problème d'addiction (en tout cas je n'ai jamais consulté pour ça), donc qu'est-ce que j'en sais? Toujours est-il qu'au niveau structure, c'est super. C'est équilibré, c'est justifié par l'intrigue, c'est parfait. Le cast est agréablement varié et les personnages fonctionnent très bien ensemble. La galerie présente au centre est remarquablement diversifiée et chacun a sa personnalité propre et cohérente, ainsi que sa propre addiction à combattre. J'ai envie de dire que j'ai eu un coup de cœur pour un personnage en particulier, mais ce ne serait pas vrai. Je les ai tous aimés, même Sasha (je reconnais que pour elle, c'est pas venu tout de suite, mais la scène avec la barque était tellement forte!), avec leurs qualités et leurs faiblesses. Lexi est un excellent personnage principal, elle est réaliste, elle a du caractère. Et comme les autres personnages, elle évolue à travers le roman, et pas qu'un peu. J'avais envie de l'encourager, malgré son entrée fracassante au centre Clarity. Je suis aussi contente qu'on n'ait pas eu que des drogués, je trouve que ça fait prendre conscience que l'addiction peut venir plus sournoisement, en passant par des moyens dont on n'apprend pas à nous méfier. Nikolai et le Dr Goldstein complètent parfaitement le tableau. Spoilers! Du moment où on a su que Saif importait de la drogue, c'était prévisible qu'il allait faire une overdose. Il n'avait clairement aucune envie de se soigner, et prendre de la drogue, c'est un peu jouer à la roulette russe, je pense. Tout va bien, on se sent invincible, jusqu'au jour où on perd. Quelque part, ça m'a rassurée pour Lexi, parce que j'avais très peur qu'elle craque et aille lui en acheter. Du coup, j'admets avoir eu un soupir de soulagement quand on a appris qu'elle ne pourrait plus. J'ai eu la même impression avec Kurt, il devait sortir du tableau pour que Lexi puisse guérir. Lexi marche vraiment au bord de la falaise jusqu'au bout, la rechute est une éventualité plus que possible. D'ailleurs c'est arrivé, et j'ai apprécié qu'elle ne retourne pas à sa vie complètement changée, comme si elle avait guéri d'un claquement de doigts. Règle n°10: le rétablissement prend toute une vie, pas juste 70 jours. Et la tentation doit rester à vie. Pas en avant significatif, par contre, cette fois, Lexi est allée en désintox' de son plein gré. C'est signe que son premier séjour l'avait déjà beaucoup aidée et que même si elle a rechuté, elle était capable de se relever. J'avoue avoir retiré des points pour la romance avec Brady. J'aurais voulu qu'ils apprennent à fonctionner correctement avant d'envisager de se mettre en couple parce qu'outre l'addiction de Brady, les relations amoureuses sont généralement instables, en particulier entre personnes très jeunes et fragiles, et j'ai eu l'impression que la fin, avec Lexi qui part habiter aux US avec Brady, c'était trop adulte, trop happy ending, pour une jeune femme de 17 ans. Et j'avoue que je pensais que Lexi emmènerait Storm, parce qu'ils s'étaient tellement bien apprivoisés l'un l'autre que je ne les imaginais plus se séparer. Par contre j'ai recopié la liste des dix étapes de Lexi dans mon BuJo et je vais probablement la partager partout. Parce que ce sont des choses "simples" à mettre en place et par lesquelles je vais essayer de vivre. Sa routine de yoga a aussi l'air très courte et efficace, donc peut-être que je m'y mettrai. Mon tapis prend la poussière depuis trop longtemps et peut-être que ça me fera du bien. Surtout je pense que lire Clean m'a fait prendre conscience que j'ai probablement un problème avec la nourriture. Je n'y avais pas réfléchi, j'ai toujours mis ça sur le compte de la gourmandise, mais tellement de choses dans le roman résonnent avec ma propre expérience que je me demande maintenant si ce n'est pas plus que ça. Je vais me pencher sur la question. Et dans le cas où j'aurais effectivement un souci à ce niveau-là, j'essaierais d'y faire quelque chose et je remercie Juno Dawson d'avoir écrit un livre aussi important et aussi utile. Bref, la réputation de Juno Dawson n'est clairement pas usurpée. C'est une excellente écrivain et plusieurs de ses autres titres ont déjà rejoint ma wishlist. Clean est une bombe. #SundayYA Juno Dawson était l'invitée de #SundayYA le 15 Avril. Vous pouvez lire la discussion qu'elle a eue avec les lecteurs à cet endroit. Ma note 8.5/10. C'est un livre important et plein d'espoir malgré son sujet sombre et c'est écrit sincèrement, sans fausse pudeur mais sans sensationnalisme non plus. Clean prend aux tripes. Le mois prochain J'ai encore changé d'avis à la dernière minute, donc ce sera The Surface Breaks, de Louise O'Neill. Je n'ai encore jamais eu l'occasion de lire un de ses livres et une réécriture de la Petite Sirène, ça me tente bien.
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