Voici donc le premier livre du mois, qui inaugurera ce site. Il s'agit du best-seller mondial Hunger Games, sorti en format poche il y a quelques mois et présent dans ma PAL depuis ce temps-là. Inutile de présenter cette saga, je pense, parce qu'à moins d'avoir vécu dans une grotte ces dernières années, il y a peu de chances que vous n'en ayez jamais entendu parler. Hunger Games ne m'enthousiasmait pas plus que ça à la base, soyons honnêtes. Les dystopies, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, je n'avais pas vu les films et il faut plus que la mention "best seller" sur un livre pour me convaincre qu'il va me plaire. Rajoutez à ça qu'on m'avait décrit l'intrigue comme une sorte de combat de gladiateurs avec un triangle amoureux façon Twilight, vous comprendrez pourquoi j'avais décidé de passer. Mais je suis curieuse et j'ai fini par vouloir savoir d'où venait cet engouement. Et après quelques mois passés à garder un œil ouvert dans l'espoir de trouver le premier tome d'occasion, la sortie de la trilogie en format poche m'a donné l'opportunité de m'y plonger. Ah quelle bonne surprise! Commençons par l'évidence: la personne qui m'a décrit l'intrigue ne devrait jamais travailler en librairie. JAMAIS. Déjà, presque la moitié du livre concerne ce qui se passe avant les jeux. On nous présente Katniss, son ami Gale, sa sœur Prim, son district, ses habitudes, ... Puis Prim est sélectionnée, Katniss se porte volontaire à sa place et on assiste à la préparation aux jeux: interviews, entrainements, stratégies, ... Et enfin, le jeu en lui-même. Franchement, j'avais peur que 200 pages de chasse en solo par Katniss, ça devienne vite barbant, mais non. Il y a 23 concurrents à abattre, ce qui promet son lot d'action et même si Katniss vient avec l'intention de survivre plus que de tuer, on a quand même pas mal d'interaction avec les autres personnages. Le triangle amoureux n'existe pas vraiment dans ce tome et Katniss n'a rien de Bella Swan. Maintenant qu'on a vu ce que ce n'était pas... Katniss est une héroïne forte et indépendante. Elle a l'habitude de survivre, c'est une chasseuse expérimentée et elle pourvoit aux besoins de sa famille. Elle n'a que 16 ans, mais elle a une maturité qu'on ne trouve pas dans tous les romans Young Adult. J'ai aussi aimé que Katniss soit plutôt revêche. Ça nous change des ces héroïnes si douces et gentilles qu'on voit absolument partout. Katniss a du caractère et elle est bien déterminée à protéger sa famille, même si elle meurt de trouille. Ensuite, on n'a pas une course à la survie dans une arène pour le plaisir d'en raconter une. Les Hunger Games ont un intérêt politique et c'est un fait sur lequel on met l'accent pendant tout le livre. Les Jeux ne sont pas un simple divertissement télévisé, il s'agit de rappeler la suprématie du Capitole et d'entretenir la division des districts. Parallèlement, ce sont ces mêmes Jeux qui mettront le feu aux poudres dans le tome suivant et qui marqueront le début de la Révolte. Et même d'un point de vue individuel, la vie des tributs est à jamais changée dès le moment où ils sont sélectionnés. La plupart parce qu'ils meurent dans l'arène, bien sûr, mais même les gagnants sont loin d'en sortir indemnes et les effets à long terme diffèrent d'un personnage à l'autre. Le fait que l'auteur prenne le temps de nous parler des interviews et des entrainements au lieu de se concentrer uniquement sur les Jeux permet justement d'imaginer à quel point la victoire affecterait Katniss et Peeta. Un thème qui reviendra de manière encore plus claire dans les deux tomes suivants. La télé-réalité est montrée de manière fort peu reluisante. Pour le Capitole, donc ceux qui n'ont pas à envoyer de tributs, les Hunger Games ne sont qu'une simple émission de télévision qui sert à distraire la population. Chez les districts, en revanche, il s'agit plutôt d'une exécution cruelle de 23 enfants. Et même parmi les districts, la perception des jeux diffèrent selon qu'ils sont ou non bien entretenus par le Capitole. L'horreur du principe de l'émission est ignorée au profit du divertissement des foules et aucun habitant du Capitole ne se soucie de ce qui se passe dans les districts tant qu'ils continuent à leur fournir des tributs et de la marchandise. Le pays ne s'appelle pas Panem pour rien. Ça fait réfléchir au véritable rôle de la télé-réalité. Je n'étais déjà pas fan du concept avant de lire Hunger Games, je n'en suis que plus horrifiée maintenant. La symbolique de Katniss, the Girl on Fire me plait énormément. Il me parait intéressant de noter que, comme son district d'origine, lié au charbon, est considéré comme négligeable face aux districts qui fournissent la nourriture, les bijoux ou la technologie, Katniss est clairement l’outsider des jeux face aux tributs de carrière. Et pourtant Katniss comme son district développeront une puissance phénoménale et destructrice grâce à une petite étincelle. Le rapport entre sa tenue à l'interview et le titre du prochain tome m'a aussi fait sourire. En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que, contrairement aux années précédentes, le tribut du District 12 a été remarqué. D'où l'importance de bien choisir sa tenue. Donc, mesdemoiselles, la prochaine fois qu'un homme rit quand vous dites ne rien avoir à vous mettre, répondez-lui que Hunger Games aurait terminé très différemment si Katniss avait porté une autre robe. Étonnamment, mes trois personnages préférés ne sont pas Katniss, Gale ou Peeta. Il s'agit de Cinna, Finnick et Johanna. Même si je trouve qu'il nous manquait énormément d'informations sur Cinna, j'ai trouvé son personnage très intéressant et son soutien nécessaire à Katniss. C'est probablement celui qui lui a montré que tous les habitants du Capitole n'étaient pas haïssables et Katniss ne serait jamais devenu le Mockingjay sans lui. Pour Finnick, je l'ai trouvé très drôle et charmant, et j'ai beaucoup apprécié qu'on lui donne autant de profondeur. J'ai été touchée par son histoire et par sa loyauté. Quant à Johanna, je respecte sa combativité et sa franchise brute. Le parallèle entre Prim et Rue est aussi bienvenu, puisque c'est aussi un élément en apparence négligeable mais qui va déclencher une suite d'évènements importants par la suite. Et maintenant, quelques gros spoilers pour La Révolte. Passez directement au titre suivant si vous ne voulez pas savoir. J'aime le fait que ce que nous sommes capables de faire pour survivre et/ ou gagner augmente au fur et à mesure des tomes. Ce qui est, au départ, n'est qu'une lutte pour la survie dans l'arène, devient une véritable révolution et une guerre contre le Capitole. Alors que seules deux personnes ne meurent de la main de Katniss dans Hunger Games (Marvel pour venger Rue et Cato par pitié), Katniss a de moins en moins de scrupules jusqu'à abattre la Présidente de sang-froid à la fin de La Révolte. Gale aussi évolue et n'hésite pas à planifier le massacre de personnes innocentes pour faire triompher sa cause. Et j'ai beau savoir qu'il n'est pas entièrement responsable de la mort de Prim, ça ne change rien. Même si Prim n'avait pas été sur place, les autres médecins rebelles étaient aussi innocents qu'elle. Pourtant, ils ont été sacrifiés pour accélérer la fin de la guerre. Alors que le Président Snow allait se rendre. Ce n'était ni acceptable ni nécessaire. Ce qui se passe pour Katniss à la fin de la guerre m'a dérangée, mais pas surprise. Une fois la paix restaurée, on a tendance à oublier les héros de guerre, j'ai l'impression. Son exil est bien commode pour les autres, parce qu'elle reste une figure de la Révolution. On ne peut pas la "punir" parce qu'elle a libéré le pays du système politique corrompu qui était en place, mais en même temps, l'avoir sous les yeux leur rappelle probablement cette période de l'Histoire qu'ils préfèrent oublier. Exit aussi le "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Certes, elle a fini par céder pour les enfants, ce qui représente un énorme pas en avant par rapport au premier livre où elle disait qu'elle n'en voudrait jamais par peur qu'ils soient sélectionnés pour les Jeux, mais elle ne se remettra jamais entièrement ni des Jeux ni de la Révolution. Suzanne Collins nous dispense du cliché ringard et on l'en remercie, même si je lui en veux toujours pour la mort d'un personnage précis qui m'a réduite à une masse de sanglots hystériques. Adaptation J'en ai profité pour enfin regarder les adaptations cinématographiques et je les ai adorées. Mine de rien, on reste très près des livres et Jennifer Lawrence est très convaincante. Et puis Lenny Kravitz, quoi. Donc je vous conseille de les regarder quand vous aurez lu les bouquins, et j'ai hâte d'être au 18 Novembre pour aller voir le dernier volet au cinéma. Ma note 9.5/10. J'ai adoré. Pas au point de lui vouer un culte tel que celui que je voue à Harry Potter, mais suffisamment pour dévorer les trois à toute vitesse et m'intéresser aux films. Le mois prochain Suite à de nombreux commentaires élogieux concernant les romans de Neil Gaiman, j'ai décidé de lire Coraline.
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