Étonnamment, je n'ai entendu parler de la saga The Mortal Instruments qu'avec la série dérivée, Shadowhunters. Je dis "étonnamment" parce que ça a l'air d'être un best-seller avec un fandom particulièrement vaste et actif. Ah bon. OK. Bref, quand la série est sortie, tout le monde parlait des livres, donc je me suis penchée sur la question. NB: Cassandra Clare a dû faire face à des accusations de plagiat et de cyber-bullying à l'époque où The Mortal Instruments n'était encore qu'une trilogie de fanfiction Harry Potter. Je n'en sais que ce que j'ai lu sur le net donc je vous laisse vous renseigner sur la question par vous-mêmes si ça vous intéresse. En attendant, je passe à la critique du livre. Les personnages sont intéressants, bien qu'à part Clary et Jace, à la limite Simon, ils n'interviennent finalement que très peu. Clary est une héroïne classique du genre, une adolescente plutôt ordinaire qui découvre qu'elle n'est pas si ordinaire que ça et se retrouve propulsée d'un coup dans le monde auquel elle appartient, comme Harry Potter ou Percy Jackson (entre autres) avant elle. Jace est un gros dur au cœur tendre et au passé douloureux, un bad boy irrésistible et mystérieux comme on en trouve dans presque toutes les romances pour ados, qui tombe instantanément sous le charme de l'héroïne plutôt banale. Simon est le gentil geek dans la friend-zone. Rien de révolutionnaire chez ses trois-là, d'autant que ça empeste le triangle amoureux à plein nez dès le premier chapitre. Déjà, ça commence mal pour moi. Ça aurait pu passer si ça n'avait pas pris trop de place dans le livre, mais non. Parce que l'intrigue de Valentin et la Coupe n'est en fait qu'un prétexte. Contrairement à ce que la première édition française laissait entendre par son titre (La Coupe mortelle), la dite coupe n'est pas le sujet principal de ce premier tome. Le titre original, City of Bones, est beaucoup plus approprié à ce qui se passe dans le livre, parce que c'est là que Clary est emmenée pour retrouver la mémoire. Bon, vous verrez le résultat, mais l'important, c'est que c'est justement de ça qu'il est question dans ce premier tome. La mémoire de Clary. La recherche de la Coupe mortelle sert de prétexte à sa découverte (et la nôtre) du monde des Chasseurs d'Ombre. C'est un tome d'exposition, qui sert à nous présenter la mythologie fournie de la saga et les personnages principaux. On pardonne donc l'abondance d'explications et le semblant de quête, d'autant que c'est assez clairement décrit et ça permettra des intrigues moins superficielles dans les tomes suivants, mais ça nous laisse avec... ben le triangle amoureux. Oh joie... Les dialogues ont clairement été travaillés. J'ai ri très souvent des répliques de Jace, de Simon et des pensées de Clary. Le style est fluide, facile à lire. Un bon point pour ça. C'est parti pour les gros spoilers. Malheureusement, le fait de se concentrer sur les trois personnages principaux ne laissent que peu de place aux autres. Je pense surtout à Isabelle et Alec qui, même s'ils sont intéressants, n'interviennent qu'en rapport avec le dilemme amoureux de Clary. C'est très dommage parce qu'on a finalement pas vraiment le temps de les apprécier et ça a mené à un gros problème. J'ai failli m'étouffer environ cent pages avant la fin, quand Luke commence à raconter son histoire à Clary en lui disant "on a le temps". Alec est juste en train de mourir à l'Institut en attendant Hodge qui ne viendra jamais et Isabelle est à son chevet, probablement morte d'inquiétude en voyant que personne ne vient, ni Hodge, ni Clary, ni Jace, mais non, il n'y a aucune urgence. Clary n'a même pas pensé à eux avant l'épilogue, dans lequel Isabelle nous raconte que Hodge a contacté Magnus avant de s'enfuir et Magnus, en plus de soigner Alec, les a tenus au courant de ce qui se passait. Ben oui, le livre est écrit du point de vue de Clary donc elle ne pouvait pas le savoir, vu qu'elle ne s'est même donné la peine d'appeler Isabelle pour la prévenir de ce qui s'était passé. Alec ne s'était jamais montré très amical envers elle, c'est vrai, mais le laisser en plan sur son lit de mort, ça me parait un peu excessif, comme réaction. Du coup, j'ai eu l'impression qu'arrivée à la fin, l'auteure s'était dit "mince! J'ai oublié Alec! Bon, je vais dire que le traitre, ex membre du Cercle qui méprise les Créatures de l'Ombre, a contacté un sorcier qui n'a aucune raison de venir aider un Chasseur d'Ombre avant de s'enfuir et ça passera crème". Mouais. Parce que même si, oui, Magnus a exprimé son intérêt pour Alec, Hodge ne le savait pas et ne risquait donc pas de mentionner que la personne à soigner était le mec craquant qui s'était incrusté à sa soirée. Rattrapage un peu maladroit, donc. Luke et Hodge, tant que j'y suis, sont d'autres exemples de personnages destinés uniquement à servir l'intrigue. Ils sont là pour donner les informations que les jeunes Chasseurs n'ont pas parce que, quelle chance, ils faisaient partie du Cercle ( = les potes de Valentin à l'époque). Même la meute de Luke ne sert qu'en guise de renforts quand ils attaquent le repaire de Valentin, puis de chair à canon. Et je blâme Luke pour ça, parce qu'il connait Valentin, suffisamment pour se douter que son QG allait grouiller de protections. Et je ne parle même pas du fait que c'est le boulot de Valentin de tuer des Créatures Obscures, dont les loups-garous font partie, et qu'il était particulièrement doué pour ça. Mais oui, Luke, amène ta meute chez un tueur en série connu pour massacrer les loups-garous. What could go wrong? C'était gonflé de nous sortir un Luke/Leïa à la fin du tome, vraiment. Je sentais venir le couple Clace à des kilomètres alors j'ai été assez surprise quand on m'a annoncé qu'ils sont en fait frère et sœur. Un beau pied de nez aux clichés. Là où ça me plait moins, c'est que ça complique encore davantage le background des personnages, ce qui donne lieu à ENCORE d'autres explications. Pendant que je me rongeais les sangs au sujet d'Alec à deux doigts de clamser, en plus. Et que les loups-garous se faisaient massacrer. Certains rebondissements, dont celui-ci, auraient pu être développés dans un autre tome. Donc j'ai aimé mais je ne suis pas carrément conquise. Parce que j'en ai marre des triangles amoureux. Vraiment, je n'en peux plus. L'univers est très élaboré, mais finalement, il y a peu de choses qui distingue La Cité des Ténèbres de n'importe quel autre premier tome de saga de romance surnaturelle pour adolescents. Il faudra voir avec la suite. AdaptationsOui, cette fois, c'est "adaptations", au pluriel. D'abord, on a le film The Mortal Instruments: La Cité des Ténèbres, sorti en 2013 et qui a fait un bide au point que la suite prévue a été repoussée puis annulée. Je l'ai regardé, et très franchement, j'ai l'impression d'avoir perdu deux heures de ma vie. Et on a la série Shadowhunters, diffusée depuis janvier sur Netflix, qui vient d'être renouvelée pour une saison 2. Sans en être complètement dingue, j'avoue que je l'apprécie, même s'ils s'éloignent un peu plus du livre et je trouve qu'ils vont un peu vite en besogne avec les couples. Mais ça reste agréable à regarder. Et pour ceux qui aiment, il y a une convention à Paris prévue pour Halloween 2016. Ma noteC'est une bonne introduction, avec une mythologie travaillée, des personnages intéressants et un style drôle et efficace. Je pardonne les quelques longueurs nécessaires à la compréhension de l'univers mais je suis moins fan de l'aspect romantique qui prend beaucoup ( = trop) de place. Je vais dire 6.5/10 et je pense lire le tome suivant, City of Ashes, parce que je pense qu'il y a beaucoup de potentiel. Le mois prochainJ'ai choisi mon livre du mois pour le challenge ABFA, Fangirl, de Rainbow Rowell. J'avoue que ça faisait un moment que je l'attendais, celui-là. J'espère qu'il sera à la hauteur de mes espérances.
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