J'adore cette version de Sabrina. J'ai grandi avec les deux séries, celle avec Melissa Joan Hart et le dessin animé, j'ai même encore le jeu de Game Boy, mais le twist diabolique de cette réécriture me plait énormément. J'aime la série, j'ai adoré le comics, évidemment j'étais curieuse de lire ce préquel. Un grand merci à Hachette et Netgally pour m'avoir envoyé un exemplaire numérique gratuit. C'était pas mal et ça se lit vite, je l'ai lu d'une traite. Vous aimez la série et vous cherchez quelque chose de léger à lire sur la plage? L'Heure des Sorcières vous conviendra parfaitement. On est sur un prequel, donc on sait déjà où ça part. C'est généralement un handicap mais dans l'Heure des Sorcières, ça passe plutôt bien parce que le raccord avec la série se fait sans accroc. Les personnages sont cohérents avec ce qu'on sait d'eux, les évènements n'empiètent pas sur la série, ni ne contredisent ce qui s'y passe, sans pour autant rendre le roman complètement inutile si on le lit sans avoir vu la série parce qu'il a sa propre intrigue. J'apprécie beaucoup qu'un effort ait été fait à ce niveau et j'ai beaucoup aimé tout ce qui touchait à cet arc narratif, si ce n'est que j'ai trouvé qu'il prenait du temps à se lancer pour se conclure un peu rapidement. Face au questionnement de Sabrina au sujet de Harvey, il manquait un chouïa de poids à mon goût, mais ce qui a été intégré l'a été avec soin au point que j'aurais pu voir les évènements se dérouler dans la série elle-même. Le gros point fort du roman, c'est l'exploration de la personnalité de certains personnages secondaires. Je pense en particulier à Ambrose, dont on découvre le chagrin dû à son emprisonnement et la force de l'amour qu'il porte à Sabrina. Tommy, le frère de Harvey, a lui aussi un peu de place pour briller et c'est un personnage tellement touchant que ça m'a fait très plaisir de lire ce qui le concernait. J'aimerais aussi mentionner un détail: les pronoms personnels utilisés pour Susie. Au moment du prequel, Susie ne revendique pas encore le fait d'être trans, donc le narrateur utilise son nom de naissance, comme dans la première saison, mais j'ai remarqué que la traductrice (j'ignore si c'est déjà le cas dans la V.O.) prenait soin de tourner ses phrases de manière à ne pas utiliser de mots genrés pour son POV. C'est une attention que j'ai beaucoup appréciée, donc je tenais à le signaler. Spoilers! J'ai trouvé que l'intrigue avec l'esprit de l'eau était très intéressante, mais un peu mal exploitée. Il y avait du potentiel et de très bons éléments, comme Ms Wardwell qui a sauvé plusieurs personnes sans même le savoir et l'esprit lui-même qui prétend venir du puits. La tentation qu'il présentait à Sabrina était suffisamment subtile pour que je ne me rende compte de rien avant qu'il ne soit trop tard. Mon problème, c'est que ce pan de l'histoire n'a quasiment aucune place dans le reste du roman. J'aurais aimé que certaines des disparitions soient remarquées, que Sabrina se pose plus de questions que ça sur ce qui se passait. Dans l'ensemble, je trouve que les mondes mortel et surnaturel auraient pu s'incorporer un peu plus l'un dans l'autre. Je ne sais pas ce que je pense du fait que le Père Blackwood ait envoyé cet esprit pour asservir Sabrina. Pourquoi pas, mais il y avait sûrement plus simple s'il espérait se débarrasser d'elle, je pense. Mouais. Cette idée a quand même le mérite de relier cette intrigue à la série sans trop en dévoiler, ce qui permettrait à un lecteur de s'initier à l'univers de la série via ce préquel. Je ne le recommanderais pas parce que la série a une identité visuelle à tomber et ce serait dommage de commencer sans les images, mais ça reste possible parce que ça ne spoile pas d'évènements majeurs. Donc dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé ma lecture. Je suis difficile avec les romans dérivés mais L'Heure des Sorcières fait partie de ceux que je pourrais recommander. Ma note 7/10. Les fans de la série apprécieront d'en apprendre plus Ambrose, Tommy et quelques autres personnages pas toujours mis en avant dans la série, et l'intrigue, même si elle mériterait à peser un peu plus lourd dans le roman, est suffisamment prenante pour vous faire passer un bon moment.
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