Je ne craque pas souvent pour de la fantasy, mais quelque chose dans The Gilded Ones m'a fait flairer un potentiel coup de cœur. Peut-être la couverture que je trouve canon, peut-être le résumé prometteur, peut-être la hype, je ne sais pas, toujours est-il que j'ai tenté ma chance en voyant que je pouvais faire une demande de service presse et que, même si j'ignore par quel miracle, ma demande a été acceptée. Merci à Usborne Publishing et NetGalley pour m'avoir envoyé un exemplaire numérique gratuit en échange d'un avis honnête. Ben j'avais raison, j'ai beaucoup aimé ma lecture et j'ai hâte de lire la suite. Petit point rep: Deka est noire, comme pas mal d'autres personnages. Et parce que j'ai vu passer qu'il y avait de la rep saphique: ça concerne un personnage secondaire et c'est mentionné une fois, rapidement, donc pas de quoi en faire un argument marketing. J'adore l'univers. Les descriptions peignent un cadre soigné mais ce qui m'a le plus plu, c'est la mythologie. Alors certes, on met du temps à avoir les informations. Il y a de très bonnes raisons pour ça, je tiens à le préciser. Mais le concept des Gilded Ones est intriguant et même si les réponses se font attendre, je trouve très sympa d'avoir créé cette armée qui permet à Deka de rencontrer d'autres jeunes femmes qui présentent la même particularité et de pouvoir évoluer dans un cadre où cette différence conspuée en-dehors de Warthu Bera ne lui est pas reprochée. Double bonus: j'étais hyper mal à l'aise dans le village de Deka, où les femmes ne pouvaient pas sortir sans masque, courir et être libres de manière générale. Et White Hands garde bien des secrets mais rien ne me semblait pire que le village de Deka, donc j'ai mis mes questionnements de côté le temps que Deka se retrouve dans un endroit où elle est plus ou moins en sécurité. J'admets volontiers avoir eu du mal au début avec elle. J'ai manqué de perdre patience plusieurs fois à force de la lire se dévaloriser à ce point, mais je comprends d'où lui vient cet état d'esprit. J'imagine que si j'avais été éduquée au point du lavage de cerveau à penser que ma seule existence était un affront à une divinité que j'avais vénérée avec tant de ferveur toute ma vie, je me sentirais aussi honteuse et désespérée qu'elle. En fait j'avais surtout mal pour elle parce que la manière dont elle se rabaisse, c'est quelque chose qui lui a été inculqué pendant toute sa vie. Imaginez passer votre vie à penser qu'une caractéristique spécifique à peu près invisible rend une personne damnée et impure, et vous rendre compte à l'adolescence que vous l'avez, cette caractéristique? Le dégoût de soi-même que ça doit engendrer, l'idée qu'on mérite tout ce qui nous arrive? Grosse pensée à toutes les personnes LGBTQ+ élevées avec ce genre d'idées nauséabondes, vous pourriez vous retrouver en Deka. L'optimisme et la joie constante de Brita sont un très bon contrepoids aux idées noires de Deka. Son soutien est inconditionnel, ce dont Deka a désespérément besoin. Avec les autres filles et leurs urunis (leurs partenaires de combat), elles forment une unité d'une efficacité redoutable, grâce à une confiance et une bravoure qui forcent le respect des autres combattants. L'addition d'Ixa m'a aussi énormément plu parce qu'il protège Deka avec une férocité incroyable et aussi parce qu'il prend la forme d'un genre de chat quand il doit la suivre plus discrètement. Un animal de compagnie est un des chemins les plus courts pour garder mon attention, d'autant que j'ai beau comprendre la méfiance des autres filles, j'admets que j'aurais eu du mal à me retenir d'embêter Deka toutes les cinq minutes pour lui demander si Ixa accepterait que je le prenne dans mes bras pendant un moment. Spoilers ! Je blague souvent qu'avoir été éduquée avec les films de Burton m'a appris à dissocier la méchanceté des monstres, et ça s'est encore vérifié avec les Deathsrieks. OK, ce sont des créatures effrayantes et dangereuses. Mais pendant tout le roman, je me suis demandé si les massacrer était vraiment nécessaire. Le fait que Deka puisse les commander n'a fait que renforcer l'impression que quelque chose ne tournait pas rond et qu'on nous cachait quelque chose d'important sur leur nature, quelque chose qui expliquerait leur comportement agressif envers les humains. Et plus on refusait d'aborder le sujet, plus mes soupçons grandissaient. On n'insiste pas à ce point pour cacher des informations si ces infos ne sont pas importantes. Que les Deathshrieks soient des Gilded Ones, par contre? Je ne l'avais pas envisagé, donc joli point plot twist pour cette révélation. Concernant la révolution voulue par White Hands, j'ai été agréablement surprise. Je pense que comme Deka n'a passé que quelques chapitres dans son village à subir les coutumes misogynes de l'empire, j'ai été amenée à mettre cet aspect du roman de côté au profit de l'ambiance de Warthu Bera, où les femmes sont plus libres de leurs mouvements. Même si elles restent enrôlées de force. D'où l'importance de Belcalis qui répète de ne pas oublier que même si elles deviennent des héros de l'empire, ce sont ces mêmes gens qui les ont exclues, torturées et poussées au combat. C'est facile de se laisser bercer par le contentement relatif qu'elles éprouvent dans leur nouvelle vie, au point d'en oublier comment elles sont arrivées là et ce qui leur est arrivé avant. Du coup le gros retournement de situation arrive sur la fin, sans crier gare, mais je pense que non seulement c'est fait exprès, mais aussi que c'était la meilleure manière de le faire. Kudos. Du coup, on reste sur une fin plutôt épique, qui m'a laissée bien impatiente de mettre la main sur le tome suivant. L'attente va être longue! Ma note Un solide 8/10. On traine certaines questions un peu trop longtemps à mon goût mais ça n'empêche que l'univers est extra, les personnages attachants et l'intrigue prenante. Je le recommande avec enthousiasme et j'attends la suite de pied ferme.
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