Je dois remercier Juliette, ma formatrice en Anglais (longue histoire...), pour cette découverte. Je n'avais jamais entendu parler de ce livre mais on a regardé le film pendant ma formation et j'ai trouvé l'histoire tellement touchante que j'ai voulu acheter le livre. C'était adorable, évidemment. J'ai tendance à éviter les témoignages, en règle générale, parce que peu trouvent grâce à mes yeux et ils sont difficiles à noter. Pour écrire une bonne autobiographie, il faut du talent et une histoire à raconter, et rares sont les auteurs qui combinent les deux dans ce genre littéraire. Dans le cas de James Bowen, l'écriture est clairement maladroite et pas mal de passages auraient mérité un peu plus d'édition (j'ai notamment une Davika p.254 rebaptisée Vanika p.255), mais j'ai envie de dire que quand on parle d'histoires vraies, on peut se permettre un peu d'indulgence au niveau de la forme si le fond en vaut la peine. Et c'est le cas dans Un Chat des rues nommé Bob. Déjà, je dois corriger l'erreur que j'ai faite dans l'article du mois dernier: au moment de rencontrer Bob, James vit dans un logement social, il n'est plus SDF. Il est musicien de rue, donc il vit de l'argent que les passants lui donnent, mais contrairement à ce que le synopsis français laisse penser, il ne fait pas la manche. Et puisqu'il n'y a vraiment pas assez de photos de chat sur ce blog, voici James et Bob: James raconte donc une partie de sa vie, du moment où il a rencontré Bob jusqu'à celui où il s'est rendu compte que Bob était une star d'Internet. Ce qu'on a, donc, c'est une belle histoire d'amitié et surtout le chemin que James a parcouru. Il parle à un moment d'être responsable d'un autre être vivant et je pense que c'est ça qui a changé sa vie. Je me rappelle d'une réflexion similaire dans la série Glee, où Quinn, enceinte, parlait à Mercedes du fait de s'empêcher de manger pour maigrir. Quinn lui disait qu'elle était passée par là et que tout avait changé quand elle était tombée enceinte, parce qu'être responsable de la santé de son bébé l'obligeait à se débarrasser de cette mauvaise habitude alimentaire. James a connu quelque chose de similaire dans le sens où il était régulièrement mal traité, mais il faisait avec. Jusqu'à ce qu'il rencontre Bob et que son instinct de protection l'emporte sur ses habitudes destructrices. Le chemin pour se sortir de l'addiction est difficile et c'est cette responsabilité que James s'est imposée qui l'a empêché d'en dévier. Parce qu'il n'aurait plus ruiné uniquement sa vie, mais aussi mis Bob en danger. Spoilers! Ce qui ressort le plus, c'est la manière dont les gens traitent les gens de la rue (SDF, mendiants, musiciens, ici j'englobe tout le monde). Ils sont invisibles. Je trouve que ça fait vraiment réfléchir sur sa propre attitude parce que finalement, c'est humain. On n'a pas envie de voir la misère, elle nous met mal à l'aise, donc on l'ignore. On ne la voit même plus. Si James avait disparu avant de rencontrer Bob, des gens qui passaient devant lui tous les jours ne l'auraient probablement même pas remarqué. Tout ça change quand il récupère Bob parce qu'un chat, c'est mignon. On a envie de le regarder, et en voyant le chat, on finit par remarquer l'homme qui l'accompagne. Pire encore que l'indifférence, quoique ce point soit discutable, c'est le comportement des contrôleurs de métro. J'ai été très choquée par le coup monté pour le faire arrêter. Qu'ils n'apprécient pas de voir James à la sortie du métro, passe encore, mais qu'ils l'accusent d'avoir agressé une employée pour le faire mettre en prison, c'est juste méprisable. C'est aller tellement loin dans la méchanceté que ça m'en a coupé le sifflet. Je crois que je ne comprendrai jamais cette haine des SDF, parce que les contrôleurs ne sont pas les seuls à nuire à James. Les insultes, les "trouve-toi un job, feignasse", les agressions, ... C'est horrible, cette manière de traiter les gens comme s'ils étaient des moins que rien parce qu'ils n'ont pas eu de chance, comme si c'était leur faute. Et c'est de pire en pire. J'en entends de belles aussi parce que je suis actuellement au chômage, je n'ose même pas imaginer ce que les gens dans la rue doivent subir comme attaques. Je trouve que ça se rapproche beaucoup du victim blaming et je vous invite à lire ce super article qui traite du sujet. La situation n'est pas la même, mais le raisonnement s'applique. Au final, c'est surtout une histoire de seconde chance qui a été saisie. Le roman s'ouvre et se ferme sur cette réflexion, comme quoi on a tous des secondes chances dans la vie, mais on n'est pas toujours prêt à les saisir. Bob est celle de James et visiblement, il l'a bien utilisée. Il s'est repris en main, il a tourné une page dans sa vie, il s'est même réconcilié avec sa mère et il a définitivement décroché. Grâce à un chat blessé trouvé sur un paillasson. C'était loin d'être parfait mais ça débordait d'amour et d'espoir et j'ai été touchée. Merci à James d'avoir écrit son histoire. Et je promets d'acheter un Big Issue à chaque fois que j'irai à Londres, à l'avenir. Adaptation Un film est sorti fin 2016, avec Luke Treadaway dans le rôle de James et le vrai Bob. Je l'ai vu le mois dernier, donc, et j'ai trouvé ça adorable. J'ai adoré Betty, Luke Treadaway est excellent, je suis plus que ravie que le vrai Bob soit le chat du film et j'ai même remarqué le petit cameo de James Bowen à la fin. C'est chou, c'est triste parfois, et aucun amoureux des chats ne saura résister à Bob. Pour agir Comme James, beaucoup de propriétaires d'animaux ont beaucoup de mal à régler les factures vétérinaires que leur santé entrainent. Heureusement il existe des dispensaires pour animaux, qui facturent aussi peu que possible les interventions nécessaires. La Fondation Assistance aux Animaux en a cinq dans toute la France. C'est peu, mais ils existent, et en plus des dispensaires, ils ont aussi des refuges, des maisons de retraite pour animaux, des centres d'accueil et des fermes pédagogiques. C'est beaucoup à gérer, surtout qu'ils ne bénéficient pas de subvention. Ils ont besoin de dons pour fonctionner. Cliquez ici pour plus d'informations sur comment les soutenir. Ma note Je vais partir sur 7/10. Ce n'est clairement pas parfait au niveau de l'écriture, mais c'est une histoire importante et pleine d'amour. Ah, et si vous aimez le côté "personne vulnérable se lie d'amitié avec un animal blessé", le roman Un Hiver avec Baudelaire, de Harold Cobert, devrait vous plaire. Le mois prochain J'ai choisi Vicious, de V. E. Schwab, parce qu'il me fait de l’œil depuis quelques mois. J'ai lu d'excellentes critiques et une histoire de supervillains? I'm sold!
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