J'ai entendu parler de ce livre sur un forum que je fréquente régulièrement. Une autre utilisatrice l'a mentionné dans sa liste de lectures récentes et le synopsis m'a plu. Donc je l'ai acheté à l'occasion et enterré dans ma PAL en attendant de terminer quelques livres en retard. Et puis, je suis tombée sur le challenge de lecture 2015/2016 du site Anita Blake Asylum. Je n'ai pas écrit pour tous les livres de ma sélection (que vous trouverez ici, si jamais ça vous intéresse) mais celui-ci m'ayant été recommandé, je me suis dit qu'il ferait un bon sujet pour ce mois-ci. En un mot : bof. Pas que ce soit mauvais, hein. Au contraire, l’écriture est fluide, ça se dévore, l’intrigue est agréable à suivre, … Mais c’est tout. J'avoue que je ne comprends pas qu'on me l'ait présenté comme un "presque roman d'initiation". On est face à un bon roman de gare, rien de plus. Un roman, certes, très bien écrit et agréable à lire, avec une jolie morale, mais totalement oubliable et plein de clichés. Un peu comme les téléfilms de Noël que ma mère me force à regarder tous les ans. Et c’est dommage, parce qu’on aborde des thèmes et des questionnements intéressants. Mais c’est traité de manière très rapide et superficielle. On touche, dans le désordre et sans être exhaustif, à l’instinct maternel, à la jalousie dans une fratrie, au Syndrome de Down, à la bataille de l’adoption, au rejet paternel, aux préjugés raciaux, ... Et j'en passe beaucoup. Mais aucun de ces sujets ne sont approfondis, c'est limite s'ils ne sont pas juste mentionnés en passant. C'est à des années-lumière d'être suffisant. Et c'est parti pour les spoilers. Comme d'habitude, allez directement à la note si vous ne voulez pas connaitre des évènements importants du livre. Brett est attachante, mais malheureusement un peu niaise. Naïve, en fait. Pour une femme de 35 ans, c'est déjà un sacré handicap. Sa relation avec Andrew sentait le roussi dès le début. Personnellement, je n’ai pas pu l’encadrer depuis que j’ai su qu’elle avait payé la moitié de l’appartement sans avoir son nom sur les papiers, ça a encore empiré quand j’ai appris qu’il avait honte du fait que ses parents n’étaient pas riches et qu’il avait dû bâtir son succès lui-même (qu’est-ce qui ne va pas chez toi, mec ?) et j’ai retenu ma nausée quand il a proposé son aide pour être géniteur d’un enfant juste pour aider Brett à récupérer son héritage. Andrew, pardonnez-moi l’expression, a tout du parfait connard et c'est à se demander ce que Brett avait bien pu lui trouver à la base. J'ai flairé le mec intéressé dès le début du roman alors que j'ai dix ans de moins qu'elle. Et c’est d’ailleurs un autre problème. Les personnages du livre sont tous manichéens au possible. Du noir, du blanc, et très peu de gris. Aucun d'entre eux n'est vraiment complexe, toutes les personnalités sont survolées, même celle de Brett, et aucun n'a véritablement d'intérêt en-dehors de servir Brett. Andrew est un homme détestable parce qu'il faut bien un "méchant" dans l'histoire. Sanquita meurt pour qu'on ait notre quota de pathos. Megan s'avère être une amie en carton. Etc... Ce qui, en soi, n'est pas forcément un problème, mais ça en devient un quand ils n'ont en fait aucune autre véritable fonction dans l'intrigue. Que celui qui a trouvé un autre intérêt à Megan que de coucher avec Andrew me corrige. On a aussi de grosses ficelles au niveau du scénario. Il faut que Brett ait un bébé dans l’année alors qu’elle doit se séparer de son petit ami ? Pas de problème, on fait mourir une femme enceinte pour qu’elle puisse adopter. Elle doit acheter un cheval ? On va lui écrire une petite sœur pour qui ce serait utile. Certaines ficelles un peu moins grosses sont "expliquées" par le fait que la mère de Brett la connaissait bien et avait pu anticiper pas mal de ses réactions, mais là, ça va beaucoup trop loin. Même les princesses Disney n'ont pas autant de "chance". Tout se goupille parfaitement pour la gentille héroïne, par le plus grand des hasards. Je n'ai rien contre quelques coups de pot, ça ne me dérange même pas d'apercevoir un bout de ficelle vite fait (personne n'est à l'abri d'une maladresse et ça s'oublie vite), mais quand on voit des énormes cordes du début à la fin du spectacle, l'histoire perd de son charme et ça devient difficile de l'apprécier. Au final, je n'ai pas grand chose de positif à dire, même si j'ai trouvé le livre sympa. J'ai l'impression qu'on a raté une belle occasion, en fait. On aurait pu avoir une bonne réflexion sur les rêves qu'on laisse partir quand on devient adulte, sur la recherche du bonheur, sur cette tendance à l'immobilisme et cette peur du changement qu'on acquiert au fil des années, même si on n'est pas pleinement satisfait de ce qu'on a, parce qu'on n'est pas certain de pouvoir trouver mieux ou au contraire parce qu'on est terrifié à l'idée de se rendre compte qu'on aurait pu réussir et qu'on a gâché une partie de notre vie paralysé par la peur. Mais on n'a rien de tout ça dans ce roman. Comme tous les autres thèmes abordés, c'est beaucoup trop superficiel pour déclencher une véritable réflexion, ce qui me donne l'impression que le roman est passé complètement à côté de son but. Et c'est très dommage parce qu'il y avait du potentiel. En résumé : je ne regrette pas ma lecture, mais je ne peux pas dire que j’aurais vraiment manqué quelque chose si je ne l’avais pas lu. Ma note Je mets 5/10. Tout juste la moyenne. La forme est très agréable mais le fond laisse cruellement à désirer. Le contrat n'est qu'à moitié rempli. Le mois prochain Je m'attaque à un livre qui n'a pas été traduit en français mais qui me tient beaucoup à coeur: If you feel too much, de Jaimie Tworkowski. Si vous êtes bilingue en anglais, n'hésitez pas à le lire avec moi.
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