Le synopsis de Monday's Not Coming me promettait un bon mystère YA et j'étais carrément d'humeur pour ça. Je suis ravie de voir de plus en plus le thriller et le policier s'épanouir dans la littérature pour ados donc j'ai craqué pour le hardback quand on m'a offert un bon d'achat Amazon pour Noël. J'ai mis du temps à me mettre dans le bain, mais ça valait carrément le coup. Trigger Warning: violence sur mineurs. La timeline est quand même inutilement compliquée. Le roman est divisé en mois, de Septembre à Juin, avec: - un genre de prologue qui se passe au moment présent - "the before", qui se passe au moment de la disparition de Monday - le "before the before", où Claudia raconte des souvenirs antérieurs à la disparition de Monday - et "the after", que je ne peux pas expliquer sans spoiler la fin. Je comprends l'intérêt au niveau du build up, mais suivre quatre timelines différentes en même temps, surtout quand deux ("the before" et "the after") sont aussi similaires, c'est chaud. Deux, c'est tout à fait faisable et ça peut vraiment être sympa pour dévoiler les choses au fur et à mesure mais quatre, avec des limites floues, c'est beaucoup plus complexe et je pense qu'il aurait mieux valu rester sur deux périodes au lieu d'en tenter quatre, surtout que les chapitres au présent sont peu nombreux et pas particulièrement nécessaires, de mon point de vue. Garder deux timelines et éventuellement un épilogue m'aurait paru moins tiré par les cheveux. On comprend rapidement que la vie de Monday n'est pas aussi banale que Claudia le pense. On peut difficilement blâmer une enfant de 14 ans de ne pas avoir tilté que son amie subissait des violences domestiques, mais le lecteur s'en rend compte assez rapidement. Ceci dit, ça ne répond pas à la question de savoir où est Monday et Claudia semble la seule à s'inquiéter de ne plus la voir. Rares sont les adultes qui la prennent au sérieux, le peu de personnages qui acceptent de lui répondre lui mentent ou dissimulent des informations et on ne sait pas quoi penser. Où est-elle et pourquoi est-ce que tout le monde ment? Toutes les théories sont possibles. Et on est aussi frustré que Claudia parce que comme elle, on sait qu'il s'est passé quelque chose de louche mais personne ou presque ne la croit, même la police. Par contre, c'est beaucoup, beaucoup trop long. C'est pas inintéressant parce que la vie de Claudia a son intérêt mais une jeune fille a disparu et comme je le disais, personne ne semble s'en inquiéter (ou alors très peu) et on passe bien les trois quarts d'un livre de 400 pages passées à se dire "Monday n'est pas là, c'est bizarre". Les adultes dans la vie de Claudia, même ceux qui soupçonnent voire savent que Monday est battue, mettent un temps incroyable à ne serait-ce qu'envisager qu'il se passe quelque chose d'anormal, donc cette partie de l'histoire traine au moins jusqu'à la moitié du roman, où on commence enfin à avoir du concret et du mouvement. Du coup, j'ai beau avoir apprécié la vie de Claudia, j'étais aussi très frustrée que rien n'avance. C'est presque comme si l'auteure avait écrit un roman contemporain pour se rappeler à la moitié qu'il y avait un mystère à résoudre, et avait intégré des impasses et de portes closes dans la première moitié pour dire que c'est normal qu'on stagne. Et c'est dommage, parce qu'une fois que la machine est lancée de ce côté-là, c'est vraiment, vraiment bon. La progression de l'intrigue ne s'arrête plus, la tension monte jusqu'à un énorme plot twist et une résolution qui tient la route. Spoilers! J'ai un peu honte d'avoir été exaspérée par les fautes d'orthographe des parties écrites par Claudia avant d'arriver au moment où sa dyslexie est révélée. Je me disais que ok, elle a 14 ans, mais quand même, ce sont de TRÈS GROSSES fautes et il y en avait vraiment beaucoup. J'aurais dû envisager la dyslexie avant et pour le coup, ça m'a mis une grosse claque de "ne juge pas, tu ne connais pas la vie des gens" dans la figure. Je l'avais pas volée. J'ai quand même été très peinée de la conception que Claudia en avait, à savoir que ça voulait dire qu'elle était stupide. Je suis contente qu'elle ait eu du soutien à ce niveau-là, mais la réaction de ses parents n'était pas très encourageante, au départ. Au niveau de la vie sociale de Claudia, on a une exploration sans fard de la vie d'une ado dès qu'elle se lie d'amitié avec Megan. Elle commence très renfermée, au début du roman, mais sa rencontre avec Megan et surtout Michael la pousse à s'ouvrir un peu sur le monde, à se faire d'autres amis que Monday. Michael est adorable, c'est un gentil garçon et je suis contente que Claudia ait pu compter sur lui, même si on n'avait pas eu l'angle romantique. La partie sur la fête où Megan et ses amies emmènent Claudia lui ont offert un changement de scène drastique mais intéressant, même si, comme quasiment à chaque fois, Claudia a lâché tout le monde pour courir derrière April et ne rien apprendre d'intéressant. Et enfin, ENFIN, parce qu'il faut attendre la page 372 pour ça, on apprend la raison pour laquelle les timelines "the before" et "the after" ont l'air d'être exactement les mêmes sans l'être: "the after" se passe un an après "the before", Claudia a juste tout oublié. Est-ce que je l'avais vu venir? Non, pas une seconde. Est-ce que ça me parait crédible? Ben... Je sais que je ne suis pas experte en traumatisme et que le choc a dû être très rude, mais quand même, c'est gros à avaler. Tout le monde aurait joué le jeu? Pendant un an? Et les nouveaux souvenirs se seraient superposés aux anciens pour créer une unique timeline cohérente aux yeux de Claudia, sans que personne ne lui rappelle que sa prof était partie depuis des mois ou que ses camarades de classe étaient partis au lycée? Quant à Monday... Son sort m'a brisé le cœur. Jusqu'au bout j'ai espéré qu'elle s'était enfuie pour échapper aux mauvais traitements de sa mère. Qu'April le savait et mentait pour la protéger alors que sa mère mentait parce qu'une enquête de police aurait révélé les mauvais traitements qu'elle faisait subir à ses enfants. Et puisque je suis sur April, je ne suis vraiment, mais alors vraiment pas fan de la manière dont elle est traitée. Je n'ai pas l'impression que le slut-shaming ait été adressé à un moment quelconque du roman et ça me dérange, parce que même s'il ne s'était pas avéré qu'elle rongeait son frein en attendant de pouvoir partir avec Tuesday, je ne trouve pas normal qu'une femme soit moquée et insultée à cause de sa vie sexuelle. April méritait mieux. Au final, la partie tranche de vie était super, le mystère lui-même était super, je trouve juste dommage que ce ne soit pas mieux équilibré dans la première moitié. Maintenant, ça reste un excellent titre et le plot twist en surprendra plus d'un. Ma note 8/10. C'est long à démarrer et le plot twist final me parait difficile à croire mais c'est un très bon mystère et un contemporain solide et bien écrit. Au sujet de l'auteur
Le mois prochain The Past and Other Things that should stay buried, de Shaun David Hutchinson, est décrit comme un mélange de Six Feet Under et Pushing Daisies et il sort dans deux jours, donc je m'y mets dès que j'ai reçu ma précommande.
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
Prochains articles:
White Smoke, de Tiffany D. Jackson.
Nos Jours Brûlés, de Laura Nsafou, en lecture commune avec:
Cadeau Muhayimana Moune La Booktillaise pour le Café Lithéraire Oddball, de Sarah Andersen.
Exemplaire numérique envoyé par Andrews McMeel Publishing (merci à eux!) Catégories
Tous
Archives
Décembre 2022
|