Désolée, j'ai dû couper la moitié du synopsis tellement il était long, mais je pense que ça suffira pour susciter l'intérêt. Tattoo Atlas a récemment été publié en paperback sous le titre Anatomy of a Murderer, et c'est à cette occasion que j'en ai entendu parler, quand Shaun David Hutchinson, auteur du phénoménal We Are The Ants, l'a mentionné sur son Twitter. Le synopsis promettait quelque chose d'audacieux, avec un arrière-goût d'Orange Mécanique, alors j'ai tenté le coup. HOLY MOTHERFORKING SHIRT. Juste... WOW. J'ai rarement été secouée à ce point par un bouquin. Je ne comprends vraiment pas pourquoi ce livre est boudé par les blogueurs. J'ai vu UNE critique sur Booktube, et elle n'a même pas 400 vues. Je ne comprends pas comment cette bombe a pu passer inaperçue. Déjà, l'intrigue. Vous aimez l'idée de trifouiller le cerveau d'un tueur pour voir si on peut "guérir" la violence? Ce n'est que le début. On touche au deuil, à la responsabilité, à l'éthique et même si je ne suis pas assez compétente dans le domaine de la neurobiologie pour juger de la crédibilité de l'expérience de la mère de Rem, j'ai trouvé ça fascinant. On se retrouve avec un thriller presque SF avec des protagonistes LGBT+ et non seulement tous ces aspects sont remarquablement écrits chacun de leur côté, mais en plus le mélange est parfait. On a du suspense, de la "romance", de quoi réfléchir, sans parler du fait que le premier chapitre accroche illico. C'est graphique, on a vraiment l'impression d'assister à la scène, et c'est suffisamment tordu pour donner envie de continuer, ne serait-ce que par fascination morbide. Je suis conquise. Rem est un personnage principal attachant, qui n'a clairement pas eu de chance. Son frère est mort, son meilleur ami aussi, sa relation avec Tor est plus que compliquée (pour ne pas dire malsaine) et c'est pas fini. J'adore son idée d'atlas de tatouages, d'ailleurs j'en ai un aussi, sauf que le mien est mental parce que je dessine comme un pied. Rem est adorable. Au niveau des personnages secondaires, j'ai un gros faible pour Callie, qui n'hésite pas à défendre son ami, et aussi surprenant que ce soit, Franklin. J'ai un peu de mal à gober qu'on puisse hacker un système de sécurité avec un I-pod, mais pourquoi pas, hein. Tor est le mec qu'on déteste quasiment d'entrée de jeu pour son comportement malhonnête, la mère de Rem a un vrai rôle qui ne consiste pas juste à être la maman, là aussi j'ai du mal à trouver quelque chose à reprocher. Spoilers! En plus d'être vraiment passionnant, Tattoo Atlas fait travailler la cervelle. Tout le débat sur la responsabilité de ses actes animerait bien des clubs de lecture parce que je suis persuadée que tout le monde ne rejetterait pas la faute sur la même personne. Et surtout, il y avait des raisons, qu'on peut comprendre même si elles ne peuvent pas servir d'excuses. La douleur et la colère de Franklin. Rem, qui ne pouvait pas savoir que le poème désactiverait la puce et lancerait Franklin après Callie. Sa mère, terrassée par le deuil de son fils et prête à tout pour éviter que ça se reproduise, quitte à transformer des humains en tueurs sans conscience. Le jeu vidéo qui a servi de modèle. Franklin a pressé la détente, mais qui est véritablement responsable des meurtres? J'ai beau y avoir réfléchi pendant longtemps, j'en arrive à la conclusion suivante: tout le monde et personne à la fois. Un enchainement malheureux de petites mauvaises décisions qui ont fini par coûter la vie à trois personnes. ça rend le tout un peu dérangeant, de se dire qu'on n'a pas de vrai coupable, ce sont juste des gens bien qui ont fait de mauvais choix. Des choix que tout le monde aurait pu faire à leur place. Je savais qu'il y aurait un nouveau mort, c'était dans le synopsis version longue. Mais Callie? NOOON!!!! Je sais que c'était nécessaire que ce soit elle, pour laisser la piste de Tor plausible, mais flûte, je l'adorais! C'était couillu, si vous me passez l'expression, de sacrifier la meilleure amie du héros. C'était nécessaire pour l'intrigue et l'auteur n'a pas hésité. J'en suis restée comme deux ronds de flan. Et j'étais dégoûtée. La fausse piste de Tor, justement, j'ai foncé droit dedans dès le début. C'est d'autant plus fendard que j'étais persuadée d'avoir raison et je me croyais tellement maligne. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je me suis bien fait avoir et bon sang, ça fait du bien. Et EN PLUS on enfonce le clou en faisant dire à Franklin que si on était si prompt à le penser coupable, c'était parce qu'on voulait qu'il le soit. Et j'ai beau essayer de le nier, je suis bien obligée de reconnaitre que c'est vrai. J'avais envie de croire à l'innocence de Franklin alors que c'était le suspect évident et j'avais envie que Tor ne soit pas juste une enflure mais aussi le meurtrier pour qu'il ait ce qu'il mérite. Du coup, non seulement l'auteur a réussi à sacrément me surprendre en me donnant l'envie de me coller des gifles, parce que Franklin était le suspect le plus évident du monde, mais en plus il en profite pour me troller et se foutre de moi. J'adore. La vache, c'était génial. J'en veux encore. La fin m'a brisé le cœur, mais en même temps, il n'y avait aucune échappatoire. Franklin avait raison, c'était la seule solution et c'était brillant de la part de l'auteur. On a beau savoir tout ce que Franklin a fait, ça va à l'encontre de ce qu'on sait de lui, du Franklin qu'on a découvert dans le roman. Et on termine triste qu'un tueur en série n'ait pas sa fin heureuse, quand même. C'est complètement dingue. Personnellement, je n'ai pas pu m'empêcher de me répéter "c'est trop bête, s'ils avaient fait ci ou ça". Parce que finalement, Rem et Franklin étaient bien l'un pour l'autre, et ils auraient pu être heureux dans d'autres circonstances. Star-crossed lovers. C'est tellement, tellement triste. Presque tragique, au sens premier. Par contre, un bonus qui m'aurait fait plaisir aurait été une fin alternative où Rem abattait Tor pour lui faire porter le chapeau et protéger Franklin. Pour le fun. Mais c'est à ça que sert la fanfiction, après tout. J'ai adoré, mieux, je suis à genoux. Et j'ai déjà commandé l'autre roman de Tim Floreen, Willful Machines, parce que j'en veux encore. Ma note 10/10 avec une standing ovation. La vache, même à The Hate U Give, j'avais pas mis 10, mais là... J'ai rien à reprocher à Tattoo Atlas, si ce n'est son titre pas très évocateur (Anatomy of A Murderer me parait déjà plus parlant). Je suis extrêmement impressionnée et c'est pas souvent que ça m'arrive. Le mois prochain J'ai choisi Les Défis de Morrigane Crow, de Jessica Townsend, dont la traduction va sortir cet automne en français. J'ai pas pu attendre de savoir si l'éditeur allait m'envoyer un ARC ou non, donc tant pis, je l'ai acheté en anglais et je l'ai commencé.
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